Elections, Fandango - 2-8 : La Verneuil

Publié le par Frederic est fou

(lire le précédent épisode)


En passant devant la place, dans sa belle berline, Emeline Verneuil aperçut le marché, qu’en un coup d’œil elle trouva tellement charmant, pittoresque et provincial qu’elle fut prise de l’envie soudaine de poursuivre sa route à pied.  De toute façon, si elle en croyait le plan de la ville qu’elle tenait tout en conduisant, l’agence ne devait plus être très loin. Mais déjà elle constatait qu’elle avait été trop aventureuse, à s’être enfoncée dans les axes étroits du centre-ville. Non seulement il n’y avait aucune place, même payante, mais les ruelles désordonnées, qui se croisant en des angles improbables, composaient un vrai labyrinthe de sens interdits dans lequel les plus entraînés des rats de laboratoire n’aurait pas retrouvé son morceau de gruyère. Au comble de l’irritation, Elle se laissa aller à rager contre cette circulation insensée, quelle connerie de ville de merde, oubliant un instant, dans l’intimité de son véhicule, sa retenue mondaine ; oubliant aussi que cette ville qu’elle dénigrait allait devenir son nouveau lieu de vie, son fief, son jardin, sa cour.

Après de longs détours, de nombreuses marches arrière et autres passages en sens interdit, elle finit par trouver un emplacement vacant, une providentielle place pour handicapé où elle pu abandonner son carrosse ; mais, après avoir tourné si longtemps dans ce dédale, même en pressant le pas, elle allait arriver en retard chez l’agent immobilier avec lequel elle avait pris rendez-vous. Après tout, tant mieux, pensa-t-elle, car elle aimait se faire attendre.

- Bonjour, c’est moi, Madame Verneuil.

- Ah, bonjour, Madame Verneuil ; je ne vous attendais plus. Je vous en prie, installez-vous. Je sors votre dossier.

- Et bien… je suppose que vous avez beaucoup des choses à me proposer.

- Oui, oui, ma collègue et moi avons préparé une sélection de biens pour vous, et notamment deux maisons, je crois que vous cherchez plutôt une maison, j’ai les clés, je peux vous les faire visiter dès aujourd’hui.

- J’espère que vous ne me ferez pas perdre mon temps. Je cherche quelque chose d’exceptionnel

- Voyons, Madame Verneuil, nous ne proposons que çà, chez nous, de l’exceptionnel !

- Comprenez bien ; nous ne pouvons pas loger comme tout le monde. Mon mari est le prochain Maire de cette ville. Il faut quelque chose de digne, d’un peu… grandiose, un endroit où l’on puisse recevoir. Et puis les enfants ont besoin d’espace. Moi aussi, et je veux une pièce à moi – je vais me remettre à la peinture. Il faut de la lumière, un grand jardin, et …plein de salles de bains.

- Tenez, Madame Verneuil, regardez la fiche de celle-ci. Elle a même une piscine.

- A débordement ?


(à suivre)
 

Publié dans Elections - Fandango

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G
tres bien fait dit moi se site chapeau bas
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K
super blog
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F
Merci Kiba !
V
j'aimerai avoir votre avis sur ma nouvelle a propos de Marianne et Romain.<br /> merci<br />  <br /> vik<br />  
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I
salut!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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F
Mai cé pas un carosse, y a pas de cheval devan.
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F
tu as raison, ce que je peux être distrait.